L'importance de l'environnement lorsque vient le temps de se déployer
- dianegagneamrit
- 11 sept.
- 10 min de lecture
Septembre est déjà bien entamé et c'est la saison des pommes. C'est en ramassant celles de mes pommiers que l'inspiration pour le présent texte est venue.
Depuis environ une semaine, j'annonce de nouvelles orientations qui se prennent ici, que ce soit sur ce site ou lorsqu'il est question de ma présence sur les réseaux sociaux. Tout ça est le fruit d'une lente maturation qui s'est produite sur une période de plus ou moins deux ans.
Bien sûr, elle est d'origines multiples. Plusieurs facteurs ont joué et contribué à celle-ci. Tout d'abord il y a eu mon déménagement. Me retrouver dans un nouveau milieu, même si c'est un milieu familier, le milieu de mon enfance, n'est pas sans avoir créer de nombreux bouleversements. Notamment en ce qui concerne les activités que j'avais au moment où je suis déménagée, ou encore les relations que j'avais dans mon ancien milieu. Milieu que j'habitais quand même depuis plus de 30 ans. Ensuite, il y a eu mon lieu de vie, celui que nous avons choisi mon conjoint et moi pour venir amorcer ce nouveau chapitre de nos vies qui est un véritable petit paradis. Un lieu de ressourcement extraordinaire. À cela s'est ajouté une année 2025 remplie de voyages, dont le dernier s'amorce ce weekend. Et finalement, il y a eu des enjeux personnels avec un membre de la famille proche qui vit une condition au niveau de sa santé qui nécessite une présence et un soutien accrus de ma part.
La vie est un processus dynamique qui englobe tout.
Lorsque nous envisageons le cheminement en Conscience, c'est souvent, du moins au départ, dans une perspective assez auto-centrée puisqu'il s'agit essentiellement d'une plongée à l'intérieur de soi. Mais normalement, si les choses à ce niveau se passent bien, ce ne sera que pour réaliser que nous ne sommes dissociés de rien. Et surtout pas de notre environnement immédiat.
L'environnement dans lequel nous évoluons est déterminant lorsqu'il est question de bonheur ainsi que de tous ces éléments essentiels à ce que nous puissions non seulement être bien mais aussi pouvoir faire en sorte que notre bien-être ait des répercussions positives autour de nous.
Le bonheur ça se partage.
Parce que le bonheur est contagieux, tout en vous appellera à partager celui-ci et l'humain n'est pas, sauf quelques exceptions, une créature destinée à la vie d'ermite. C'est un être relationnel d'abord et avant tout. Un mammifère qui possède cette tendance naturelle à vouloir se relier et prendre soin.
Mais justement...
Un jour vient la récolte.
Une récolte qui nous ne pouvons pas garder pour nous tout seul, parce que ça, ce serait vraiment contre nature.
***
Il existe ce proverbe populaire qui dit que « lorsque vous avez plus que ce dont vous avez besoin, construisez une table plus longue, pas une clôture plus haute ».
Certes.
Mais avec qui partagerez-vous cette table?
Cette lente maturation qui a pris place ici depuis 2 ans a beaucoup porté sur ce sujet.
Parce qu'en quittant un lieu où mes activités allaient plutôt bien et grandissaient lentement mais sûrement, je me suis retrouvée dans un passage à vide. Où tout était à recommencer à zéro. Et c'est là que plusieurs évidences ont été rencontrées, avec une étonnante sérénité.
Tout d'abord est venu un important questionnement: Est-ce que j'ai le goût de recommencer?
De recommencer quelque chose qui n'avait pas vraiment été quelque chose de « choisi » mais plutôt quelque chose qui était venu de soi avec l'éveil de Kundalini. Dès le jour 1 j'ai commencé à partager à qui voulait bien entendre et écouter ce que j'avais à dire en regard de ce que je vivais. De ce partage qui parfois trouvait une oreille et à d'autres fois non, est née une activité qui s'est créé et modulée d'elle-même avec le temps. Tout ce que j'avais à faire était de demeurer à l'écoute. Or, environ 6 mois avant que je ne déménage, est venu une guidance intérieure très claire de délaisser les accompagnements individuels afin de mettre l'emphase sur les groupes. J'ai continué à faire ce qui demandait à être et c'est dans ce contexte que je suis arrivée ici.
Sauf qu'en arrivant ici, il n'y avait plus de gens connus et de réseau avec qui faire du partage de groupe.
Je suis alors entrée dans une sorte de phase d'expérimentation. J'ai tenté toutes sortes de formules. À mon domicile, à l'extérieur de mon domicile, en ligne, en formule mixte, etc. J'ai publié régulièrement sur les réseaux, fait tout ce qu'il y avait à faire pour que mon activité soit vue. J'ai reçu à mon domicile quelques personnes actives dans le milieu spirituel au Québec et en France. Certaines parce qu'elles m'avaient contactées et désiraient me rencontrer et d'autres ont été invitées par moi spontanément, lors de leur passage dans ma région ou au pays. Tout ça s'est encore fait spontanément, non parce que je voulais aller à quelque part avec tout ça, mais seulement parce que c'est ce qui demandait à être fait. Mais je ne savais pas du tout où je m'en allais avec tout ça. J'ai tendu des perches, fait des offres à plusieurs personnes, discuté avec des propriétaires de salles et organisateurs d'évènements dans le milieux du mieux-être et de la spiritualité. Bref, j'ai suivi le mouvement, comme toujours.
À l'issu de toutes ces démarches, qui se sont déroulées sur environ deux ans, sont venus plusieurs constats.
Le premier est que je ne sens plus aucun besoin de me faire voir ou connaître par les gens qui oeuvrent dans le milieu. D'une façon générale, cela n'a rien de personnel et je ne crois pas que cela soit relié au fait que les démarches entreprises n'ont pas produit des résultats « fiberglastants ». Mes activités ont toujours été somme toutes modestes alors je n'avais pas de très grandes attentes en termes de nombres de personnes dans mes groupes. Perso, quand j'ai 3 à 5 personnes je suis déjà très heureuse. Lorsque j'ai plus que ça, c'est juste comme la cerise sur le gâteau. J'ai eu des gens dans mes groupes. Parfois plus que ça et parfois moins aussi.
Mais cela n'a jamais rien changé à mon état intérieur lorsque je prends place dans mon fauteuil ou sur mon gros ottoman pour commencer un partage. Je partage parce que c'est ce qui demande à être fait depuis le début et les circonstances extérieures n'y changent rien.
Le deuxième constat a été de réaliser la peur présente ici dans le sud de la province ainsi que sur les réseaux sociaux chez une très grande majorité des gens qui oeuvrent dans ce domaine ou y sont actifs d'une façon quelconque. Bien sûr c'est un phénomène que j'avais déjà rencontré dans mon ancienne région. Des gens qui ont peur que tu leur prennes leur place ou leur enlève leur gagne-pain, j'en avais quand même rencontré quelques uns dans mon ancien lieu de vie. Mais, d'une façon générale, la solidarité et l'entraide étaient des valeurs quand même beaucoup plus présentes dans mon ancienne région. Cela dit, il faut dire que c'est souvent aussi le propre des régions dites « éloignées ». Les gens sont souvent plus accueillants, chaleureux, ouverts et axés sur l'entraide. C'est un peu comme les peuples insulaires; ce sont des gens qui ont été habitués à s'arranger par eux-mêmes et ils ont dû apprendre à se serrer les coudes. Mais ici, la rapidité avec laquelle tu deviens une sorte de « menace » pour les gens et la peur qu'ils vibrent très rapidement après quelques minutes d'échanges, c'est assez hallucinant. En fait, c'est à la même hauteur que le nombre de personnes qui s'en foutent carrément de ce que tu es ou as à proposer. Ces derniers ont leur petites cliques et réseaux déjà bien établis. Ils font de la business ces gens-là. Alors si tu veux entrer dans leur milieu, tu dois avoir quelque chose à leur offrir qui va les avantager d'une façon ou d'une autre.
Cela dit, comprenez-moi bien.
Il n'est pas question ici de juger de tout ça. Ce système, cette façon de faire, j'y ai participé pendant plusieurs années dans cette « ancienne vie » où j'ai eu une « carrière ». Années où j'ai eu beaucoup de plaisir et de joie, que j'ai fait de nombreux apprentissages et vécu toutes sortes d'aventures. C'est ok, c'est un passage normal et même inévitable de la vie qui a beaucoup à nous offrir et nous apprendre.
La question pour moi se situe donc pas là et il n'y a AUCUN problème avec les gens et situations que j'ai rencontrés au cours des deux dernières années. Ce ne sont pas les gens ou les situations qui sont en cause mais bien moi.
Ça ne me parle plus tout ça et je n'ai plus du tout envie de participer à ces façons de faire.
C'est tout.
Et si je vous raconte tout ça, c'est pas pour justifier la tournure que prennent mes activités parce que tout ceci déborde largement du seul contexte desdites activités.
Le « faire » est bien secondaire et ici c'est encore et toujours à « l'être » que je tente de ramener les gens.
Ce qui me ramène à la question première, celle de savoir avec qui j'ai le goût de partager toute l'abondance qu'il y a à ma table.
Tout d'abord avec ceux et celles qui en sentent le besoin.
Ensuite, avec des gens qui sont curieux et intéressés par ce que j'ai à offrir.
Finalement, avec des gens pour qui je ne suis pas une menace ou qui tombent en résistance dès que ce que tu dis ou partage n'est pas ce qu'ils/elles souhaitent entendre.
Lorsque nous avançons dans la vie, il vient un temps où nous n'avons plus d'énergie à perdre avec les gens qui n'en ont rien à chier de ce que vous êtes, ce que vous avez à dire ou partager. Avec ce constat vient souvent une vision très rapide et claire de ceux/celles qui entrent dans cette catégorie. Et je ne parle pas que de ceux/celles qui vous ignorent. Je parle surtout de ceux/celles qui disent s'intéresser à vous et croient être en relation avec vous, sans jamais faire quoique ce soit pour actualiser leurs intentions et/ou promesses.
Les relations à sens unique, un jour vous décrochez de ça.
Ça advient souvent lorsque vous êtes bien avec vous-même et confortable dans la solitude. Lorsque vous n'avez plus de problème à être seul/e sur de longues périodes, pourquoi vous vous embêteriez encore de relations de ce genre?
Quant à ceux/celles qui ont peur et vous perçoivent comme une menace, la dynamique est similaire quoique un peu différente. Du moins ici. Ici, il a clairement été vu un jour que si je n'ai pas à m'excuser d'être ce que je suis ni à me diminuer pour éviter de déranger ou déplaire aux autres, je n'ai pas à m'imposer non plus ni à forcer la porte de qui que ce soit.
Je sens plus le besoin de ça. De m'imposer ou de « forcer » pour prendre ma place.
Ma place je l'ai et j'ai beaucoup à offrir. Je siège au bout d'une immense table remplie de beaux fruits bien mûrs qui n'attendent que d'être consommés.
Mais je n'invite plus n'importe qui à ma table.
Parce que justement, je suis consciente de ce que je suis et de ce que j'offre.
L'environnement c'est super important. De s'entourer des bonnes personnes. Des personnes qui verront la valeur des fruits que vous avez à offrir et ne les laisseront pas pourrir. Cela n'a pas besoin d'être un grand nombre de personnes, cela a besoin d'être les bonnes personnes.
Ce n'est pas égoïste de faire un tri dans vos relations, de prendre de la distance d'avec ceux/celles qui ne vous permettent pas de vous déployer ou qui sont avec vous seulement par intérêt ou obligation. Ce n'est pas égoïste non plus de choisir le lieu et l'endroit où vous désirez vous offrir et même, si nécessaire, à créer ce lieu ou cet espace.
Ce qui est égoïste c'est de demeurer dans le connu, le convenu, le confort ou encore de continuer à vous faire petit ou transparent pour ne pas déplaire. Ce qui est égoïste c'est de croire que plaire et ne pas faire de vagues c'est de l'amour. Ce qui est égoïste c'est de faire du rentre-dedans et de jouer du coude pour prendre votre place. De ne pas être inclusif, de continuer à vous la jouer petit format pour ne rien perdre et tout garder pour vous. Ce qui est égoïste c'est de conserver vos acquis et ne jamais vous remettre en questions dans vos façons de faire ou d'être parce que vous avez peur d'y perdre quelque chose ou quelqu'un.
Ça c'est égoïste.
Mais vouloir offrir le meilleur de ce que vous êtes autour de vous ainsi qu'à ceux qui en ont besoin, ça c'est juste normal et naturel.
L'environnement, c'est votre table. La longueur de celle-ci, le lieu où vous allez l'installer ainsi que les gens qui y sont invités.
L'environnement est représentatif de ce que vous êtes. Parce que le faire découle de l'être et non l'inverse.
C'est votre façon d'être qui déterminera votre façon de faire.
En ce moment, je retourne au bénévolat et cela me remplit de joie. Je retourne au communautaire, milieu dans lequel je me suis toujours sentie à ma place. Je fais une formation en soins palliatifs et ce mouvement social me rejoint énormément parce qu'il prône des valeurs qui m'ont toujours fortement habité: L'humanisation des soins et services. Dans ma carrière de juriste je n'ai pas choisi d'oeuvrer en corporatif ou en droit commercial. J'ai oeuvré à l'aide juridique ainsi qu'à la Couronne. J'ai été au service des plus démunis et des victimes. Ensuite, lorsque j'ai basculé en entreprise privée, encore là, c'était pour y faire des ressources humaines. Pas de la finance ou de la comptabilité.
C'est une grande bouffée d'air frais que de quitter le milieu spirituel. Un milieu où les gens prétendent se la jouer « grand » alors qu'ils sont encore remplis de toutes sortes de peurs qu'ils ne voient pas et ne semblent pas trop pressés d'aller voir. C'est ok, encore là, je n'en juge pas du tout. Mais je ne peux que constater l'étroitesse dans laquelle cela maintient les acteurs et décideurs d'un milieu qui aurait intérêt à s'ouvrir d'avantage sur le monde plutôt que de prétendre être en train de jouer une partie en marge de celui-ci ou d'en créer un nouveau.
C'est leur prétention de faire les choses autrement et mieux ainsi que leur réactivité excessive face à un système qui ne leur apporte pas ce qu'ils aimeraient ou désireraient qui les garde dans les même bonne vieilles façons de faire qu'ils passent pourtant beaucoup de temps à dénoncer. Bien qu'ils prétendent être et agir différemment, ils continuent de se comporter comme tout le monde. Parce que leur spiritualité est majoritairement intellectualisée et qu'elle se situe au niveau d'un degré de compréhension mais pas d'action.
C'est de l'intérieur du système que les choses changent. C’est vrai pour la transformation intérieure, c’est vrai lorsque vient le temps de changer les choses à l’extérieur. Lorsque l'action part d'un lieu où la peur est évacuée, retourner jouer un rôle dans le système, même bénévolement, n'est plus un problème.
Parce que l'action, l'activité ou le boulot n'est pas un problème et il ne le sera jamais. C'est le regard que nous portons sur celui-ci, le rôle central pour ne pas dire auto-centrée que nous voulons encore y jouer, les désirs de reconnaissance et de visibilité qui sont encore là et présents qui sont au coeur de tous nos enjeux. Qu'ils soient personnels ou professionnels.
Il n'y a pas de « monde meilleur » ou à venir. De nouvel ou ancien état de Conscience.
Ces environnements-là, il n'existe nulle part ailleurs que dans notre tête.
Il y a le Maintenant.
Tout se joue et se créer à partir de là.
Amrit



Merci de ce partage de ton parcours de vie, à mon humble avis nous ne recommençons pas nous continuons, nous nous déployons, transformons etc. J'aime bien ta façon d'écrire, d'exprimer ce ressenti qui t'habite, Dans ma réalité cette vie est pleines d'imprévues et de probabilités, et je me plait à dire que je n'aurai jamais assez de temps pour tout explorer.
Pour ma part c'est un instant à la fois, je ne gaspille pas mon énergie à ce qu'on nous propose pour cette société le but ultime (la retraite). D'ETRE heureuse et apprendre, connaître, expérimenter, exploiter le potentiel qui s'offre à moi dans mes diverses activitées de chaque jour me contente et parfois ne rien accomplir est bien reposant …