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L’Extraordinaire blessure

  • Photo du rédacteur: Amrit
    Amrit
  • 9 mai
  • 5 min de lecture

Être blessé/e ne signifie pas être malade, insuffisant ou inadéquat.


La blessure implique souvent la notion de « la guérison » et avec celle-ci l’idée du retrait, de l’incapacité à vaquer à ses occupations, devenir un poids ou un fardeau pour nos proches et tous les scénarios que vous pouvez imaginer qui tournent autour de ces idées. Pertes relationnelles, financières, etc.


Il existe une spirale psychologique qui vient avec l’idée de la blessure à laquelle personne n’échappe. Même lorsque nous arrivons dans les domaines de la spiritualité et du mieux-être. Déjà en partant, cette expression dit tout: « Mieux » être…


Comme si quelque chose clochait forcément avec nous.


Beaucoup de gens se tournent vers la spiritualité , le mieux-être et l’hollistique après souvent plusieurs années de quête dans des domaines plus « conventionnels » tels que la médecine ou la psychologie. Parce qu’ils ne trouvent pas de solutions à leur condition dans ces domaines ou simplement parce qu’ils constatent les limites inhérentes aux visions qu’ils véhiculent.


Nous considérons les blessures, les maladies et la souffrance comme « normaux », à la même hauteur que nous les combattons.


Mais pourquoi les combattons-nous?


En raison de toutes les idées et scénarios délirants dans lesquels nous sommes emportés lorsque nous en sommes « les victimes ».


Lorsque je suis entrée sur le marché du travail au milieu des années ´90, j’ai été appelée à remplacer une collègue qui était en congé de maladie longue durée. Elle était absente depuis presque un an et ses collègues commençaient à être un peu sur les rotules. Peut-être en raison du fait que tout le monde subissait les contrecoups d’un surplus de travail induit par le fait que son absence n’avait pas été comblée, tout ce qui se disait dans le bureau sur cette femme était horrible. Qu’elle se la coulait douce à la maison aux frais de l’état, qu’elle n’était pas vraiment malade puisqu’elle avait été vue à faire des activités récréatives dans les alentours à maintes reprises, etc. Mais curieusement, personne ne semblait discuter des démarches qu’ils avaient faites ou auraient dû faire pour demander de l’aide. Ou encore celles que l’employeur aurait pu ou dû faire pour pallier à cette situation incontrôlable pour eux.


Plus tard, lorsque ce fût mon tour dans ma vie de trébucher, et oui j’ai trébuché souvent (!), j’ai entendu à travers les branches le même genre de commérages à mon sujet et cela n’aidait en rien le sentiment d’inadéquation que je ressentais alors.


Tous ces ragots et commérages nous servent bien parce qu’ils nous donnent de la valeur et nous placent dans une posture de « sauveur ». Nous devenons celui/celle grâce à qui l’entreprise continue de fonctionner. Ou bien nous continuons à jouer à la victime, alors que nous devenons en fait, le bourreau par nos propos, qui permet à la personne dite « malade » de continuer elle aussi de jouer à la victime. L’un dans l’autre toutes ces façons de faire alimentent le Triumvirat qui gouverne nos vies: Bourreau / victime / sauveur.


Tout le monde voudrait vivre une vie EXTRAORDINAIRE où nous sommes toujours performants, au maximum de nos capacités, en moyen de répondre aux attentes de tous et chacun continuellement et aptes à faire notre juste part.


Toujours « sur la coche » quoi!


La réalité c’est que ça, c’est littéralement impossible.


La spiritualité, le développement personnel ainsi que toutes les branches du « mieux-être » et de l’holistique font fausse route lorsqu’il est question de blessure, de guérison et de maladie. Parce que soit ils vous renforcent dans vos scénarios en continuant de vous faire croire que vous devez guérir, libérer, épurer, transcender, etc. Ou, à l’inverse, ils vous disent que tout ça ce ne sont que des histoires que vous vous racontez. Qu’en vous existe une dimension qui ne sera jamais affectée par tout cela et que tous les possibles étant là dans le maintenant, vous n’avez qu’à vous libérer de ces idées pour « manifester » une autre réalité dans le grand champ des possibles.


La Réalité c’est que la Vérité se situe EXACTEMENT entre ces deux extrêmes vers lesquels le chercheur spirituel ou l’individu en quête de mieux-être court et finit par se perdre.


La souffrance et la douleur sont des expériences comme les autres qui ne sont pas à combattre. Comme pour toute expérience, elles comportent leurs parts d’apprentissages. C’est notre regard et la façon dont nous traitons celles-ci, au niveau personnel et social, qui est la cause d’une grande part de souffrances additionnelles dont nous pourrions aisément nous passer.


C’est notre regard sur ces phénomènes qui est à changer et ça c’est un travail d’éducation, pas de guérison…


Vous vivez des expériences, c’est la base même de la Vie. Vous qualifiez certaines d’agréables et de joyeuses et souhaitez les répéter. Vous en vivez d’autres difficiles et désagréables et souhaitez ensuite ne plus jamais les revivre. Se faisant vous tendez encore et toujours plus vers les expériences agréables en tentant de repousser celles qui ne le sont pas. Vous vous polarisez dans l’expérience jusqu’à vous séparer de celle-ci. À cela, vous ajouter des standards de performances inateignables parce qu’irréalistes et souffrez de ne pas vous sentir à la hauteur de ce que vous ne pourrez jamais atteindre. Vous en rajouter une couche quoi.


Faut-il s’étonner par la suite que vos moindres moments libres soient passés à tenter de vous détendre et d’entrer dans une quête de plus; soit celle d’aller « mieux », d’être une meilleure version de vous-même ou mieux encore! Un/e éveillé/e, un/e illuminé/e, un « être réalisé »…


Il n’y a que Ce qui Est.


Ce qui Est ne porte aucun qualificatif, n’a aucun attribut ou identification particulière. Il n’y a aucune tengeante, direction ou orientation à Cela. Pas de méthode, de miracle, de traitement, rien de tout ce qui nous polarise et nous fait courir dans tous les sens. Rien que nous puissions comprendre ou analyser jusqu’à demain matin.


Ce qui Est à juste besoin d’être VÉCU.


Sans chichi, sans compromis.


Sans refus ni déni.


Entièrement et complètement.


La « blessure » est d’abord et avant tout un mode de fermeture au vivant. Un refus d’incarnation. Et c’est parce que nous nous fermons à la Vie et à l’expérience que nous souffrons. Parce que nous créons une séparation entre nous et la Vie


C’est tout.


Plus nous nous ouvrons, plus nous nous donnons la chance d’être instruit, guidé et porté par la Vie elle-même. Plus nous nous sentons reliée à celle-ci, plein et vivant. Plus nous devenons aptes à écouter aussi.


Écouter ce qui est réellement bon pour nous.


C’est alors que nous sortons de l’EXTRAORDINAIRE tant annoncé en ce monde, y compris en mieux-être et en spiritualité, pour vivre l’ordinaire. Nous nous éloignons des standards irréalistes et illusoires créés par nos sociétés et ses marchands de rêve qui nous font des promesses qu’ils ont de la difficulté à actualiser dans leur propre vie. Mais dans ces domaines comme dans bien d’autres, peu oseront le concéder et l’avouer ouvertement.


Plus nous vivons l’ordinaire, plus nous réalisons que nos paramètres et schèmes de compréhension sont complètement erronés. Plus nous voyons que nous n’avons pas besoin d’être guéris ou réparés.


Nous avons besoin d’APPRENDRE.


Apprendre à vivre véritablement.


Parce que contrairement à tout ce qui nous a été appris et ce que nous croyons, l’ordinaire est VRAIMENT extraordinaire et que c’est dans la simplicité de cet ordinaire que se trouve la véritable Source de l’Être.


Tout plein de tendresse pour vous,


Amrit

 
 
 

1 comentario


Merci de le dire comme cela, je le lis et sent le souffle de la simplicité. Personnellement bien que des évidences simples m'apparaissent puis disparaissent, je reviens à : j'ai tout à apprendre, je ne sais pas vivre tout simplement. 🙏🙇‍♀️

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