Les tournants
- dianegagneamrit
- 14 oct.
- 11 min de lecture
Il est cliché de dire que la vie est un chemin. Tout le monde a lu ou entendu cela mille fois. Pourtant, il n'en demeure pas moins que d'une certaine perspective, cela demeure une affirmation qui illustre bien le déroulement apparent du temps lorsqu'il est vu de façon linéaire.
Actuellement, ce chemin est à prendre un tournant en ce qui me concerne. Et je ne sais absolument pas ce qui se cache derrière la courbe! Mais j'avance confiante. Confiante que ce qui est là est exactement ce qui est le mieux pour moi. Remplie d'une confiance débordante, c'est de ce thème que j'avais envie de vous parler ce matin. De confiance, de foi, peu importe le nom que l'on donne à cet ingrédient qui fait que nous n'avons pas peur et nous sentons en sécurité.
Le sentiment de sécurité, il est quand même assez récent dans ma vie. Ça ne fait pas 30 ans que je me trimballe avec, soyez-en assuré! Mais l'absence de peur, j'avoue que ça je ne l'ai pas vu venir et s'installer. Ce sont mes rêves qui me l'ont fait voir. Mon entourage pourrait vous confirmer que je suis une personne qui rêve très peu. Lorsque je travaillais dans le milieu juridique, je rêvais davantage. Des rêves qui étaient souvent la répétition de ma journée et qui étaient là, je le voyais bien, pour nettoyer mon subconscient trop chargé. Mais depuis « zéveil » et la grande purge émotionnelle qui en a suivi, les rêves sont presque complètement disparus de ma psyché. Je mets la tête sur l'oreiller et vlan! je descends en sommeil profond. Si je m'éveille dans la nuit pour traverser une période que d'autres qualifieraient d'insomnie, c'est pour être en observation calme et passive du nettoyage et calibrage énergétique qui est à s'opérer sur le corps. Dans une sorte d'état de conscience altéré qui pour moi ressemble plus à une sorte de sommeil conscient que d'insomnie.
Bref, depuis quelques temps, j'ai recommencé à faire des rêves plus fréquemment et ceux-ci me présentent un portrait qui est à la fois magnifique et souvent aussi touchant, dans le sens positif du terme. Ils me montrent cette absence de peur et cette paix intérieure qui m'habitent. Que des personnages, parfois connus, parfois inconnus, parfois humains, parfois animaux, viennent chercher auprès de moi. Ils me montrent d'anciennes relations qui viennent me revisiter pour faire pacifiquement et harmonieusement le bilan de notre passé ensemble. Ils me montrent des paysages et lieux inconnus absolument béatifiques que je visite souvent en compagnie de mes proches. De ces gens que j'aime profondément et qui m'aiment aussi en retour. Ils sont une sorte de reflet magnifié de cette vie que je vis déjà dans mon état de veille ordinaire et ils semblent être là pour me dire, à leur façon, que je suis déjà au « paradis ».
Je n'ai jamais fait de tels rêves auparavant. Enfin, peut-être que si et je ne m'en rappelle tout simplement pas! Mais quoiqu'il en soit, ils font que lorsque je me réveille le matin, je m'aperçois graduellement depuis quelques semaines, que la confiance est tellement omniprésente, qu'elle a fait disparaître la peur.
Comprenez-moi bien. De la peur, il y en a dans mon organisme, je ne prétends pas le contraire. Si vous vous cachez derrière un arbre pour me faire faire le saut, je vais sursauter et probablement crier. En vacances dernièrement, mon conjoint a failli faire un accident sur la route et tout mon corps s'est instinctivement braqué. Je lui ai aussi crié de faire attention et c'est peut-être mon cri qui lui a permis de faire la manoeuvre qui nous a évité un accident, je ne sais pas. Mais bref, je ne parle donc pas ici des instincts de survie présent dans l'organisme qui sont là et qui vont y demeurer. Je ne parle pas des mécanismes réflexes normaux du système nerveux autonome qui est là pour assurer la survie du corps en situation de réel danger.
Je parle plutôt des peurs existentielles.
Celles relatives au fait de se croire séparé/e, petit/e et impuissant/e.
Pourtant, je ne suis pas du tout dans des idées de grandeur ou des délires un peu mégalos comme j'en ai beaucoup vu circulé au cours des deux dernières années sur les réseaux. Ces délires d'être « Dieu », Amour, Pure Conscience. Ceux qui nous invitent à reconnaître notre « grandeur », notre « divinité » et à « manifester ». Manifester des rêves, ambitions et autres trucs qui partent encore et toujours d'espaces de manque, de vide existentiel et des peurs en amont qui y sont associées.
Au contraire.
Plus je me suis éloignée de tout ceci, de toute cette spiritualité récupérée pour renforcer les désirs plutôt que de permettre de les adresser, plus j'ai développé le sentiment de faire exactement ce qu'il fallait faire. Plus j'ai quitté l'écoute et la lecture de ce que les uns et les autres partagent au sujet de « zéveil », plus je me suis alignée à ce que moi, j'avais le goût de partager, en ce qui concerne ma façon de vivre et comprendre mon Maintenant. Plus j'ai cessé de courir après les uns et les autres (ou d'attendre après ceux-ci parfois), dans l'espoir de pouvoir me relier à un réseau de gens, qui je le croyais, vivaient la même chose que moi, plus il y a de choses qui se sont révélées en moi. Qui sont venues bonifier et je dirais même continuer de transformer la vision qui était déjà là.
Plus j'ai arrêté de vouloir m'associer ou établir des liens avec des gens de ce milieu afin de pouvoir co-créer avec eux quelque chose qui aurait pu, à mon humble avis, être chouette, plus la confiance s'est installée.
Confiance en qui ou en quoi?
Difficile à expliquer clairement. La confiance en la vie c'est certain. Je dirais aussi la confiance dans le fait que je possède déjà tout ce qu'il faut à l'intérieur de moi pour vivre la meilleure vie qui soit pour moi. La confiance que j'ai vraiment beaucoup de choses à offrir, que j'entre dans cette période de la vie où je suis le plus apte à pouvoir redonner. La confiance que ce que j'offre trouvera son chemin vers ceux et celles qui en ont vraiment besoin. Et finalement, la certitude que je n'ai plus rien à prouver à qui que ce soit, nulle besoin de convaincre ou de me vendre.
Que je dois simplement continuer de faire ce que je fais depuis maintenant plus d'une décennie. Continuer d'écrire et de partager.
Par les mots et la parole.
Partager ce que je suis.
Je me suis trouvée une nouvelle niche, un nouvel espace, ou, oui, je dois un peu recommencer les choses à zéro. Mais ça ne me fait pas peur, au contraire! Je suis heureuse et enjouée de faire découvrir mes textes et autres formes de partage à un nouvel auditoire. Heureuse de quitter des plateformes sursaturées de gens qui veulent se faire voir et connaître plus que partager et établir une connexion réelle avec les gens. Au cours des deux dernières années, j'en ai quand même vu passer pas mal de ces gens curieux de venir me rencontrer en disant vouloir connecter, qui sont ensuite repartis sans jamais plus donner signe de vie ou désirer entretenir la relation de quelque manière que ce soit. Des gens qui utilisent un vocabulaire et une compréhension empruntés dont il se servent pour ne plus avoir à s'engager ou entretenir les relations. Cette utilisation de la spiritualité à des fins de déresponsabilisation, je n'y ai jamais adhéré. Parce que refuser de s'engager, c'est un mécanisme de FUITE.
Une fuite du ressenti qui vient avec la relation.
Des exigences qui viennent avec celles-ci et qui nous obligent à faire des compromis. De la nécessité d'avoir à apprendre à mieux communiquer et conserver cette curiosité qui fait que l'on s'intéresse à l'autre pour ce qu'il est et non pas pour ce que nous aimerions qu'il soit. Ce qui en spiritualité se résume souvent à être un client, un admirateur ou un abonné.
Ici, il est nettement plus recherché d'avoir une connexion réelle ne serait-ce qu'avec deux ou trois personnes qui ont sciemment choisi de m'encourager parce que mon univers les interpelle, qu'une connexion factice avec mille abonnés. Je préfère avoir des échanges et interactions vraies et respectueuses avec seulement une petite poignée d'individus, plutôt que des dizaines d'emojis, de « gif » ou des j'aime et des j'adore de gens qui « likent » mécaniquement ou par intérêt que tu fasses de même de leur côté.
Plus j'avance sur ce chemin, plus je confirme ce qui pour moi s'était révélé dès le Jour 1 de « zéveil »: Tout est affaire de connexion, tout est affaire de relation, tout est affaire de transmission et de partage d'énergie. C'est pourquoi un jour, même si nous devenons beaucoup plus inclusifs en termes de compréhension et d'accueil à la diversité humaine, nous devenons aussi beaucoup plus sélectifs avec qui et comment nous partagerons cette énergie. Parce que toutes les relations emportent de la réciprocité, consciente ou non, et que vous n'avez pas à vous embarquer dans n'importe quelle dynamique énergétique avec les gens.
Surtout pas avec ceux et celles qui ne sont pas conscient/e/s des dynamiques présentes en eux ou pire, qui ne veulent pas en prendre conscience.
Je suis consciente de la chance que j'ai. La Vie m'a aménagé un immense espace pour que je puisse m'ouvrir à cette même immensité en moi. Maintenant, elle me retourne un peu plus à chaque jour dans son jeu, afin que je puisse redonner un peu de tout ce qu'elle m'a si généreusement gratifié. Et cette vie, elle est merveilleuse parce que plus on s'y relie en soi, plus elle continue de nous guider. Avec toujours plus de finesse et de précision. Elle ne me fait plus perdre mon temps et mon énergie avec ceux/celles qui ne sont pas intéressés. Pas plus qu'avec ceux/celles qui sont là juste pour faire du lèche vitrine et magasiner. Elle laisse gaiement aller tous ceux et celles qui sont passés dans ma vie mais qui pour des raisons qui leur appartiennent, n'ont pas voulu y demeurer. Elle me force en outre à reconnaître toujours et encore plus ma valeur et à l'afficher.
Tout ça encore une fois, se fait dans une grande confiance, une énorme tendresse et sans aucune volonté d'imposer à qui que ce soit ma vision, mes valeurs, ce que j’ai à cœur de partager, pas plus que les prix que je demande pour accéder auxdits partages et/ou aux services que j'offre.
L'autre chose qui a énormément changé aussi, c'est que je ne suis plus du tout « pressée ». Il n'y a plus de sentiment d'urgence, de rush, de sentiment de devoir obtenir un résultat ou quoique ce soit d'autre rapidement. Je suis beaucoup dans le « petit train va loin » et le « small is beautiful ». Je fais mes choses simplement mais lentement aussi et je n'attends plus après quoique ce soit ni qui que ce soit.
J'écris mes textes, fais mes audios ou mes vidéos. Je les balance sur les réseaux, tout ça de préférence tôt le matin et après, je ferme portable et autres écrans pour aller vivre ma vie autrement. Avec mes proches, dans mes diverses activités, souvent seule aussi, mais beaucoup moins qu'avant là aussi. Je me remets à l'horaire dans certaines activités qui me permettent de rencontrer plus de gens et me remettre en relations, autrement.
Sans attentes là aussi que ça débouche sur quoique ce soit de précis. Juste pour le plaisir de la rencontre dans le Maintenant.
Juste pour m'ouvrir à cet univers qui est devant moi, cet humain et tout ce qu'il a à continuer de m'enseigner.
Bref, voilà.
Je sais que ce texte est plus un partage intime et personnel de vécu qu'un texte qui vous parlerait formellement de confiance ou de foi. Mais j'avais envie de vous partager concrètement comment se vit la confiance plutôt que de vous en parler d'une perspective qui serait théorique ou plus intellectuelle.
Parce que ces aspects-là me quittent eux aussi. Je continue à m'imprégner de vécu, ce qui fait que j'ai le goût de partager sur celui-ci, plus que sur des aspects qui nous ramènent toujours dans une compréhension qui pour moi est très loin d'un vécu directe.
C'est drôle parce que justement, une amie m'a transmis hier une vidéo qui se trouve à être un extrait d'entrevue. Et c'était vraiment intéressant parce que dans cette entrevue, la personne interrogée parlait d'un aspect juste et vrai, mais aussi très intellectuel en regard de « zéveil ». Ce qui était intéressant dans cette vidéo, c'est que l'interviewer a vraiment bien cerné son invitée en ramenant un aspect de son discours qui était clairement incohérent depuis le début de l'entrevue. La personne a d'abord joué à celle qui ne comprenait pas la question, pour ensuite faire une admirable pirouette intellectuelle qui lui a permis de se sortir du coin dans lequel on l'avait amené et ainsi éluder d'avoir à répondre franchement. Une vraie performance de politicien! Elle a admirablement bien bluffé son auditoire probablement, mais pour moi il était évident que si la compréhension intellectuelle est là, le vécu intime de l'état auquel il est prétendu, lui, n'y est pas du tout.
Et ça, c'est une autre chose qui vient avec la confiance: La clarté.
Cette clarté qui fait que vous voyez non seulement vos propres mécanismes et mensonges dans l'Instant, mais que vous voyez aussi ceux et celles que les autres sont à se raconter. Et quand je dis que c'est vu, je ne réfère pas du tout à une compréhension intellectuelle. Je parle d'une évidence qui fait que c'est votre comportement qui se rectifie automatiquement. Les jeux de manipulations sont débusqués avec une rapidité foudroyante aussi. Il n'est donc plus question pour vous d'en jouer aux autres et encore moins de participer à ceux dans lesquels les autres voudraient vous embarquer, consciemment ou non. Mais pour le reste, il n'y a pas de jugement quant à tout cela.
C'est la nature humaine et elle est comme ça pour TOUT LE MONDE, vous y compris. Vous avez compris depuis longtemps que vous n'êtes pas meilleur/e ou pire que les autres et qu'au contraire, vous êtes exactement pareil à tous les autres.
L'absence de séparation implique la Vérité et celle-ci vous renverra toujours votre propre reflet dès que vous osez porter un jugement. Or, un jugement ce n'est pas un constat. Le constat procède de l'évidence et n'emporte aucun affect émotionnel alors que le jugement si. Et c'est lorsqu'il y a jugement, qu'il y a reflet. Parce que c'est votre ressenti qui réagit à celui-ci et vous dit automatiquement que vous êtes en train de juger de quelque chose qui demande à être vu en vous.
Mais lorsque cela a été vu et reconnu, vécu, exprimé et intégré, vous ne faite que reconnaître chez l'autre quelque chose qui a déjà été là à vous habiter. Si cela fait que vous devenez plus compréhensif, cela ne nécessite pas pour autant que vous validiez ou encouragiez ce qui est à se passer.
Le mental vous fera toujours croire n'importe quoi. Il vous fera croire que vous êtes « zéveillé », il vous fera croire que vous ne l'êtes pas. Tout ça, c'est blanc bonnet et bonnet blanc. Tant que vous demeurez dans ce jeu-là, vous continuez à jouer le jeu de l'esprit et non pas le jeu de la vie.
Là où l'esprit continue à nourrir l'affect émotionnel et l'identification à celui-ci parce qu'il cherche continuellement à s'en dissocier, la vie accueille pleinement les émotions parce qu'elle les reconnaît comme faisant partie de l'expérience. Vous ne pouvez donc plus juger de celles-ci ainsi que de toutes les dynamiques comportementales et mascarades pour tenter de les cacher qui viennent avec.
Vous ne pouvez que les comprendre, parce que vous les avez vécues et continuerez de les vivre jusqu'à ce que que ces mécanismes s'épuisent d'eux-mêmes.
En fait, c'est lorsque toutes ces questions n'ont plus AUCUNE FOUTUE IMPORTANCE que quelque chose commence réellement à se passer.
C'est lorsque c'est silencieux et paisible DANS L'ENSEMBLE DE L'ORGANISME ET DE LA CORPORALITÉ, que le sentiment de sécurité peut s'installer et que les peurs peuvent se dissiper.
C'est lorsqu'il n'y a plus rien à défendre ou à protéger, rien à prouver non plus, à démontrer, à vendre ou personne à convaincre, que l'on peut simplement être soi-même en toute liberté.
Est-ce le petit soi ou le grand soi?
Sérieusement, rendu là, qu'est-ce qu'on en a à branler?
Qui veut encore savoir cela ou se le demander?
Celui ou celle qui se croit encore séparé, qui a peur et qui veut encore exister pour et dans ce monde. Aux yeux des autres et pour les autres, AVANT de vivre pour lui-même, sous la lumière de son propre regard et tout ce que cela demande en termes d'authenticité et de vérité.
💞
Vivez heureux, en paix et dans la simplicité. C'est ce que je vous souhaite du plus profond de mon coeur.
Amrit
📸 En route pour Orgosolo, Sardaigne, 28 septembre 2025.



Merci encore pour le texte, c'est intéressant que tu parles de rêve. Quand j'étais jeune enfant, le rêve cauchemardesque faisait parti de mes nuits, des histoires abracadabrantes . Cela me réveillait et me faisait lever et je me réfugiais près de la chambre de mes parents et celà assez régulièrement. J'ai toujours eu cet impression d'une vie parallèle avec ces fameux rêves, et encore aujourd'hui ça ne lâche pas. A vrai dire j'ai jamais essayé de m'exorcicer, ni de me juger face à ce phénomène du rêve, j'en rigole. C'est intéressant aussi que tu parles de la peur, est-ce que tu avais cet état quand tu étais enfant? Pour ma part les rêves étaient tellement horribles que dans…