
Bien sûr nous sommes tous et toutes là avec un truc à la clé, assorti bien souvent d’un prix.
Ici c’est un livre, ailleurs un rituel, une technique ou un stage.
Mais, ça c’est juste la surface.
Nous pourrions parler des promesses faites, des attentes inconscientes, d’attributs personnels qui séduisent, de statuts qui miroitent, de ces relations intéressées que nous entretenons dans l’espoir d’en tirer un avantage quelconque.
Que nous en soyons conscient ou non, nous vivons dans un monde où nous consommons constamment et cela se répercute jusque dans nos relations. Nous passons beaucoup de temps « à nous vendre » ainsi qu’à évaluer si nous avons envie d’acheter ce que l’autre nous propose.
C’est tellement fin et subtil, tellement ancré dans une psyché collective conditionnée par des techniques de marketing de plus en plus invasives, passées au crible d’algorithmes omniprésents qui orientent ce que nous regardons, écoutons et lisons. Tellement puissant que nous ne voyons plus comment nos modes de consommation ont envahi tous les champs de nos vies.
Même ceux qui à priori sont gratuits. Il existe bien d’autres monnaies d’échange dans la vie que l’argent…
Il faut avoir un regard excessivement perçant tout autant qu’un cœur excessivement compatissant pour voir au-delà de ces mécanismes.
Oui, il faut les deux.
Sans le cœur, le regard le plus perçant se fera cynique, froid et cherchera simplement à se mettre en retrait et en observation de tout cela.
Et sans le regard, le cœur se fera balloter d’une illusion à l’autre, d’un rêve, d’un désir ou d’une promesse à l’autre, sans y tirer les enseignements qui se doivent d’être, pour nous même.
Parce que les apprentissages sont pour nous et nous seulement et que nous avons tous et toutes des apprentissages différents à faire.
Depuis quelques semaines, je reçois vos généreux retours sur le livre, lis vos réflexions et commentaires. Je constate qu’il est difficile pour certains de réaliser que le cheminement mène à une certaine forme de « retrait du monde ».
« Être dans le monde sans être du monde. »*
Extrait de l’évangile de Jean souvent cité, il peut être interprété de biens des façons. Il n’y a pas d’élan ici à vous orienter vers une interprétation plutôt qu’une autre. Il n’en demeure pas moins que c’est une phrase sur laquelle il peut être utile de méditer…
Cela dit, j’ai quand même l’élan de vous dire également que dans le doute, l’Amour sera toujours la réponse à tout dilemme, à toute interrogation.
Parce qu’il est important…
D’avoir assez d’Amour pour vous, pour être bien avec vous-même, peu importe que la Vie vous porte vers plus de solitude ou, au contraire, vous amène vers plus de relations et les inévitables enjeux qui viennent avec celles-ci.
D’avoir beaucoup d’Amour pour ce monde ainsi que tous les jeux, les illusions et les histoires qui s’y déroulent.
Tout cela se déroule et se produit « en vous », même si vous avez le sentiment, l’impression ou la perception qu’il en est autrement.
Vous êtes l’entièreté de ce que vous percevez et vivez.
Il n’y a donc rien à renier. Tout autant qu’il est impératif de toujours demeurer ouvert à voir les choses, les gens et les situations pour ce qu’ils sont. Simplement pour ce qu’ils sont, dans le moment, sans chercher à teinter ou colorer l’expérience inutilement. Tout change, bouge et évolue constamment, alors il n’y a pas lieu de tirer des conclusions de quoique ce soit.
Il y a seulement un maintenant à vivre pleinement.
Offrez vous à la Vie, généreusement.
Donnez-vous entièrement à celle-ci. Elle est votre maître, l’ultime enseignant.
Vous verrez que c’est beaucoup plus joyeux et moins forçant que toutes les techniques de vente. Même les plus efficaces ou les plus séductrices.
Les ventes suivent le cours de l’offre et de la demande.
La générosité quant à elle, est la volonté même d’Ishvara.
C’est la voie « d’Ishvara Pranidhana ».**
Qui est à mon sens, la seule véritable façon de vivre une vie pleine, alignée et heureuse.
Amrit
* Jean 15, 18-21
** Ishvara Pranidhana: Ishvara est un mot sanskrit qui peut être traduit par Dieu suprême ou personnel. Pranidhana signifie se consacrer, se consacrer ou s’abandonner. La pratique d’Ishvara Pranidhana signifie donc que si nous sommes capables d’abandonner complètement nos identités individuelles à Dieu (notre propre moi supérieur), nous atteindrons l’identité de Dieu. Si nous pouvons consacrer notre vie à servir le Dieu qui habite tous les autres êtres, humains et non-humains, nous dépasserons tout sentiment de séparation.
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